Vous souffrez de somnolence diurne et d’insomnie. Ces perturbations du sommeil peuvent être dues à un trouble des rythmes circadiens. Que sont-ils et comment savoir ce qui cause un trouble de votre rythme circadien ?
Qu’est-ce que le rythme circadien du sommeil ?
Dans notre organisme, il existe différents systèmes ou rythmes biologiques qui se développent de manière cyclique, régulant les fonctions physiologiques de sorte qu’ils se répètent environ toutes les 24 heures. Le plus connu et le plus étudié est le rythme circadien du sommeil, où la transition entre le sommeil et l’éveil est principalement associée à des stimuli lumineux.
C’est comme une grande horloge qui, pour être aussi précise que possible, doit comporter des synchroniseurs externes et internes parfaitement intégrés les uns aux autres, car le moindre petit changement peut altérer cet équilibre.
Dans le rythme circadien normal, lorsqu’il commence à faire nuit, notre corps commence à augmenter la température corporelle périphérique et sécrète une hormone appelée mélatonine, produite par la glande pinéale. C’est à ce moment-là que nous commençons à nous sentir somnolents et que le sommeil survient pendant la nuit. Au petit matin, lorsque nous sommes exposés à la lumière, ces niveaux de mélatonine endogène chutent, le niveau d’alerte est plus élevé, nous nous réveillons et l’éveil commence. En début d’après-midi, généralement après le déjeuner, il y a un autre petit pic d’augmentation de la température et de la mélatonine, qui est à l’origine de la sieste.
Afin de maintenir ce rythme, il existe des synchroniseurs externes tels que les heures de repas, les horaires de travail, les routines sociales, etc.
Les troubles du rythme circadien
Le sommeil est régulé de manière chronobiologique et homéostatique. La régulation homéostatique tend à maintenir l’équilibre, de sorte que si vous avez trop dormi, vous avez moins sommeil la nuit, et si vous n’avez pas assez dormi, la durée de votre nuit de sommeil est plus longue. La régulation chronobiologique signifie que le cycle veille-sommeil est synchronisé avec le cycle géophysique de 24 heures de la planète (dormir la nuit et être actif le jour).
Le stimulateur chronobiologique est situé dans le cerveau et plus précisément dans l’hypothalamus et a une période légèrement supérieure à 24 heures. Il doit donc s’adapter quotidiennement à l’horaire de 24 heures du cycle jour-nuit. L’adaptation est en grande partie réalisée par le signal lumineux que les cellules pacemaker reçoivent par leurs connexions avec la rétine. D’autres signaux de synchronisation sont les horaires sociaux.
Les troubles du rythme circadien se produisent lorsqu’il existe une asynchronie entre les périodes d’éveil et de sommeil par rapport au cycle géophysique jour/nuit de la planète Terre et aux horaires sociaux (école, travail, etc.)
Tout changement comme :
- le travail à pauses,
- les longs voyages en avion avec un décalage horaire,
- les changements de routine,
- une forte exposition à la lumière la nuit en raison de l’utilisation d’ordinateurs, de LED, d’iPads et de téléphones portables,
- peut entraîner une désynchronisation de notre sommeil.
Les types de troubles du rythme circadien
Avancement de la phase
La période intrinsèque du stimulateur circadien humain raccourcit avec l’âge, probablement à partir de la sixième décennie de la vie, provoquant un schéma caractéristique dans lequel le patient s’endort tôt et se réveille tôt.
Retard de phase
Ce syndrome se caractérise par la présence d’une difficulté importante à initier le sommeil à l’heure conventionnelle ou souhaitée et d’une difficulté extrême à se lever le matin à l’heure prévue. Par conséquent, le temps de sommeil est raccourci.
Rythme veille-sommeil irrégulier
Il s’agit de la répartition chaotique des périodes de sommeil et d’éveil pendant le jour et la nuit. La quantité totale de sommeil est en fait normale, mais sa fragmentation et sa dispersion sur les 24 heures de la journée produisent une sensation de somnolence diurne et/ou d’insomnie. L’irrégularité du cycle veille-sommeil est fréquente chez les enfants et les adultes souffrant d’un retard mental et présentant une atteinte cérébrale diffuse, mais elle peut également se produire chez les personnes qui passent beaucoup de temps au lit.
Syndrome hypernictaméral ou syndrome du libre cours du sommeil et de l’éveil
Cela est dû à un manque de synchronisation du pacemaker biologique avec les synchroniseurs externes, principalement la lumière, ce qui entraîne un cycle veille-sommeil supérieur à 24 heures. Cela entraîne un retard progressif de l’heure du coucher et du réveil. Ce trouble est subi par plus de 50 % des aveugles et rarement par des voyants atteints de lésions cérébrales ou des personnes en bonne santé.
Travail de nuit ou travail à pause
Le travail de nuit ou le travail posté peut provoquer temporairement une insomnie ou une somnolence excessive. La tendance naturelle est de dormir la nuit, lorsque le corps programme la propension au sommeil. Les travailleurs de nuit dorment le matin, à une heure où la tendance au sommeil est faible et ont donc plus de difficultés à s’endormir et à rester endormis.
Le syndrome du décalage horaire
Lors d’un voyage transocéanique rapide, il se produit une désynchronisation transitoire du cycle veille-sommeil causée par le décalage entre l’heure géophysique du point de départ et celle du point d’arrivée. En d’autres termes, l’horloge biologique interne est exposée à un autre cycle géophysique auquel elle doit s’adapter. Le réajustement se produit à un rythme de 88 minutes par jour lorsqu’on voyage vers l’ouest et de 55 minutes par jour lorsqu’on voyage vers l’est.
Comment garder un bon rythme circadien ?
Le maintien d’un horaire de sommeil strict et de règles de base devrait être fondamental. Par exemple, entre autres fonctions, pendant que nous dormons, notre cerveau se débarrasse des produits de l’activité neuronale qui s’accumulent pendant l’éveil, comme la protéine bêta-amyloïde, responsable de la maladie d’Alzheimer et d’autres troubles neurologiques.
Il existe également des études sur l’association des troubles du sommeil avec les troubles immunologiques, les troubles métaboliques comme l’obésité et le diabète sucré, et les troubles psychologiques comme l’anxiété et la dépression.
Les sociétés médicales soulignent de plus en plus l’importance d’un bon sommeil, tant en termes de quantité que de qualité. Nous devons promouvoir des initiatives qui nous permettent de concilier nos rythmes biologiques avec nos rythmes de vie et que cela ne nous conduise pas à désorganiser notre horloge interne : L’horloge de notre sommeil.