Les personnes âgées de 55 ans et plus qui ronflent courent un risque accru de développer une apnée du sommeil, une condition dans laquelle la respiration s’arrête.
Le ronflement est un son rauque produit dans le nez et la gorge pendant le sommeil : l’air qui passe dans la gorge pendant la respiration fait vibrer les tissus de la gorge. Le résultat est un son facilement identifiable qui peut entraîner des problèmes d’endormissement, bien qu’il ait des implications plus larges sur la santé.
Les ronfleurs courent un risque accru d’hypertension, de maladie cardiaque et d’accident vasculaire cérébral. En outre, les spécialistes recommandent des études complémentaires en cas d’arrêt respiratoire. C’est ce qu’on appelle l’apnée du sommeil.
Qu’est-ce que l’apnée du sommeil ?
L’apnée du sommeil est un trouble du sommeil caractérisé par des interruptions temporaires de la respiration pendant le sommeil. Ces interruptions, appelées « apnées », peuvent durer de quelques secondes à plusieurs minutes et se produire plusieurs fois par heure. L’apnée du sommeil peut perturber la qualité du sommeil et entraîner de la fatigue diurne, des problèmes de concentration et d’autres problèmes de santé.
Il existe principalement deux types d’apnée du sommeil :
- Apnée obstructive du sommeil (AOS) : C’est la forme la plus courante d’apnée du sommeil. Elle se produit lorsque les muscles de la gorge se relâchent pendant le sommeil, ce qui entraîne un rétrécissement ou un blocage temporaire des voies respiratoires. Lorsque cela se produit, le cerveau détecte une diminution de l’oxygène et envoie un signal pour se réveiller et reprendre la respiration. Ces réveils sont généralement si brefs que la plupart des personnes ne s’en souviennent pas.
- Apnée centrale du sommeil (ACS) : L’apnée centrale du sommeil est moins courante et se produit lorsque le cerveau ne parvient pas à envoyer les signaux appropriés aux muscles qui contrôlent la respiration. Contrairement à l’AOS, l’ACS n’est pas causée par un blocage des voies respiratoires, mais plutôt par un problème de communication entre le cerveau et les muscles respiratoires.
Les symptômes de l’apnée du sommeil incluent des ronflements forts, des pauses respiratoires pendant le sommeil, un sommeil agité, des maux de tête matinaux, une somnolence excessive pendant la journée et des problèmes de concentration.
La fréquence d’apnée du sommeil chez les femmes et les hommes
Il est généralement admis que l’apnée du sommeil est plus fréquente chez les hommes que chez les femmes.
Selon une étude publiée dans l’American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine en 2013, environ 9 à 38% des hommes adultes et 4 à 50% des femmes adultes souffrent d’au moins une forme d’apnée du sommeil. Les différences importantes dans les estimations sont dues aux variations dans les critères de diagnostic et les populations étudiées (source: Peppard PE, et al. Increased prevalence of sleep-disordered breathing in adults. Am J Respir Crit Care Med. 2013;187(8):879-87).
Une autre étude réalisée en 2018 dans la revue Chest a estimé que 34% des hommes et 17% des femmes souffrent d’apnée obstructive du sommeil (AOS) à un degré modéré ou sévère (source: Heinzer R, et al. Prevalence and characteristics of positional sleep apnea in the HypnoLaus population-based cohort. Chest. 2018;154(5):1080-1087).
Il est important de noter que les femmes sont souvent sous-diagnostiquées pour l’apnée du sommeil, en partie parce que les symptômes peuvent être moins évidents ou différents de ceux des hommes.
Ces chiffres sont des estimations générales et peuvent varier en fonction de facteurs tels que :
- les habitudes de vie,
- l’âge,
- le poids,
- les antécédents médicaux.
L’apnée du sommeil est assez fréquente, surtout à mesure que l’on vieillit. Selon des études, environ 57% des hommes et 40% des femmes ronflent. Cependant, ce qui est considéré comme un ronflement dépend de la personne qui l’entend, ainsi que du volume et de l’intensité du ronflement.
Les signaux d’alerte d’apnée du sommeil
Dans l’esprit des gens, le ronflement est souvent associé à l’apnée du sommeil. En effet, le ronflement peut être un signe d’apnée du sommeil, mais ce n’est pas toujours le cas. Le ronflement est causé par la vibration des tissus mous dans la gorge lorsque l’air passe à travers les voies respiratoires pendant le sommeil. Bien que le ronflement puisse être un symptôme d’apnée du sommeil, en particulier de l’apnée obstructive du sommeil (AOS), tous les ronfleurs ne souffrent pas nécessairement d’apnée du sommeil.
L’apnée du sommeil se caractérise par des pauses dans la respiration ou des respirations superficielles pendant le sommeil, qui peuvent durer de quelques secondes à plus d’une minute. Ces pauses peuvent se produire plusieurs fois par heure et perturber le sommeil, provoquant une somnolence diurne excessive et d’autres problèmes de santé.
Si votre ronflement s’accompagne d’autres symptômes tels que :
- des pauses dans la respiration pendant le sommeil,
- des maux de tête matinaux,
- une somnolence diurne excessive,
- des problèmes de concentration,
- si vous vous réveillez souvent avec une sensation d’étouffement ou de suffocation,
il est possible que vous souffriez d’apnée du sommeil.
Comment savoir si on souffre d’apnée du sommeil ?
En cas de doute, il est important de consulter un médecin, de préférence un spécialiste du sommeil. Ils évalueront vos symptômes et pourront vous orienter vers des tests appropriés pour confirmer ou exclure un diagnostic d’apnée du sommeil.
Voici quelques étapes qui peuvent être suivies pour déterminer si vous souffrez d’apnée du sommeil :
- Analyse des symptômes : Faites attention aux signes et symptômes courants de l’apnée du sommeil, tels que le ronflement fort, les pauses respiratoires pendant le sommeil, la somnolence diurne excessive, les maux de tête matinaux, la difficulté à se concentrer et les réveils fréquents avec une sensation d’étouffement ou de suffocation.
- Consultation médicale : Consultez votre médecin pour discuter de vos symptômes. Ils vous poseront des questions sur vos antécédents médicaux, vos habitudes de sommeil et vos facteurs de risque potentiels, tels que l’obésité, l’hypertension artérielle et les antécédents familiaux d’apnée du sommeil.
- Étude du sommeil : Si votre médecin soupçonne que vous souffrez d’apnée du sommeil, il vous recommandera probablement de réaliser une étude du sommeil, appelée polysomnographie. Cette étude peut être réalisée dans un laboratoire du sommeil ou, dans certains cas, à domicile. La polysomnographie enregistre diverses données physiologiques pendant votre sommeil, telles que les ondes cérébrales, les mouvements oculaires, le rythme cardiaque, la respiration et la saturation en oxygène, afin d’évaluer la qualité de votre sommeil et de détecter d’éventuels problèmes.
- Diagnostic : Sur la base des résultats de l’étude du sommeil, votre médecin sera en mesure de déterminer si vous souffrez d’apnée du sommeil et, le cas échéant, de déterminer sa gravité. Un traitement approprié vous sera alors recommandé.
Les femmes plus âgées présentent un risque accru d’apnée du sommeil
Dans une étude réalisée en Israël, des chercheurs ont examiné des centaines de femmes israéliennes, qui ont été divisées en deux groupes : les femmes âgées de 20 à 40 ans (pré-ménopause) et les femmes âgées de 55 ans et plus (post-ménopause).
Ils ont constaté que 15 % des femmes âgées présentent un risque important d’apnée du sommeil, contre seulement 3,5 % des femmes plus jeunes. En outre, ils ont constaté que 11 % des femmes qui ronflent présentent un risque accru d’apnée du sommeil, contre seulement 1 % des femmes qui ne ronflent pas.
Dans l’étude, les participants ont rempli des questionnaires spécifiques, qui comprenaient diverses questions telles que :
- Comment vous sentez-vous lorsque vous vous réveillez le matin ? Fatigue, maux de tête, tension/raideur des muscles du visage, du cou et de la mâchoire ?
- Grincez-vous des dents la nuit ?
- Vous réveillez-vous pendant la nuit ?
- Vous sentez-vous fatigué ou somnolent pendant la journée ?
- Et la question, à laquelle de nombreuses femmes sont gênées de répondre : ronflez-vous ?
Les données ont été pondérées par des indicateurs physiques – IMC et tour de cou, dont on sait qu’ils augmentent avec l’âge, ainsi que par des données démographiques – emploi, nombre d’enfants, statut marital, etc.
Selon les chercheurs, ces résultats leur permettent de définir trois catégories de risque pour l’apnée du sommeil : les femmes à haut, moyen et faible risque.
Trois signes d’avertissement
- Le grincement de dents nocturne,
- un IMC élevé,
- un tour de cou relativement grand
sont des signes d’alerte supplémentaires, selon des chercheurs.
Si vous pensez souffrir d’apnée du sommeil, il est important de consulter un professionnel de la santé pour un diagnostic et un traitement appropriés.